Le théâtre amateur liégeois regorge de richesses. C’est pourquoi nous avons décidé de les mettre en lumière pour mieux vous les faire découvrir ou redécouvrir. Aujourd’hui, pleins feux sur…

Les Planches à Nu

Annick Leroy, la présidente, répond à nos questions...

Un peu d’histoire, quand et comment la troupe est-elle née ?

L’Asbl Les Planches à Nu a vu le jour en 1996, sous l’impulsion du centre culturel d’Hannut et d’un groupe de passionnés désireux de créer une troupe de théâtre francophone dans la région. La première pièce, elle, a été jouée en 1997.

Et aujourd’hui les Planches à Nu c’est… ?

C’est devenu un ADN auquel adhèrent une trentaine de comédiens qui gravitent autour de la troupe en fonction des envies et disponibilités de chacun mais aussi du projet mis en place.

Nous jouons chaque année, au mois de mars, huit ou neuf représentations à la salle des « Amis réunis » de Petit-Hallet, qui est aussi notre local de répétition.

C’est une vraie chance de connaître aussi bien les lieux car cela nous permet d’en exploiter le plein potentiel, de sortir du cadre et de changer régulièrement la configuration de l’espace en fonction de nos projets.
Nous avons à cœur de proposer un registre hétéroclite, notre choix de pièce se porte généralement sur une œuvre avec un fond de réflexion à laquelle il est possible d’apporter un peu de légèreté.

Dans cette volonté d’apporter de la diversité, de ne pas se cantonner à un style, nous faisons appel à des metteurs en scène professionnels avec lesquels nous ne travaillons pas plus de 2 ans d’affilés. Ainsi chacun amène son univers, ses propositions, en adéquation avec l’ADN de la troupe et c’est une vraie richesse qui nous permet de rester ouvert, de nous renouveler et d’évoluer.

C’est une véritable exploration tant pour la troupe, que pour le public qui, chaque année, est surpris et en redemande.

Notre marque de fabrique, un mélange de sérieux et d’envie de qualité tout en prenant un plaisir fou sur scène.

Vous êtes presque trentenaire, c’est quoi le secret d’une troupe qui dure ?

Il y a plusieurs facteurs, selon moi. D’une part, la volonté de s’améliorer et de proposer un spectacle de qualité. L’envie de ne pas se reposer sur ses lauriers, de continuer à explorer et de s’émerveiller tout en gardant notre identité. Nous défendons fièrement ce que nous sommes. Au fil des ans nous avons mené une véritable réflexion sur la ligne directrice donnée à la troupe. C’est notre socle, la base sur laquelle s’appuient tous nos projets, nos objectifs, nos missions et même l’introduction de nouveaux comédiens. C’est un véritable travail d’équipe, une chouette tribu tatouée « Planches à Nu » !

D’autre part, nous sommes bien implantés dans la région et il y a un attachement profond à la troupe. Une fois qu’on y a mis un pied, on y reste d’une manière ou d’une autre, que ce soit en tant que comédiens, bénévoles ou encore spectateurs. La préparation et l’organisation de nos événements sont très fédérateurs.

De nombreuses troupes ont du mal à recruter des jeunes ou à les faire venir au théâtre rencontrez-vous également ce type de problème ?

Disons que nous ne sommes pas en recherche de membres de moins de 25 ans, la plupart de nos membres font partie de la population active.

Nous sommes assez actifs sur les réseaux sociaux, bien implantés dans la région où le bouche-à-oreille fonctionne bien, et notre public s’enrichit et se renouvelle naturellement. Nous recevons régulièrement des candidatures spontanées et des demandes pour participer aux différents projets.

En revanche, nous comptons plus de femmes que d’hommes dans nos rangs.

Mais contrairement à certaines troupes qui font des appels à candidatures en fonction de ce qu’elles souhaitent jouer, nous orientons toujours nos recherches de pièces en fonction des comédiens disponibles.

Quelles relations avez-vous avec ALTA ?

Nous sommes membres depuis pas mal d’années (depuis le début de l’aventure ALTA, il me semble ?) et nous avons toujours soutenu l’idée qui nous semblait très bonne.

Au début de sa mise en place, il y a eu un petit moment de flottement : nous ne comprenions pas bien le positionnement entre ALTA et la FNCD, les rôles et responsabilités de chacun ne nous semblaient pas clairs. Nous rencontrions quelques difficultés à comprendre ce qu’ALTA pouvait nous apporter de plus.

Mais il y a environ 3 ans, nous avons ressenti un renouvellement, un dynamisme, une vraie proposition et une meilleure cohésion générale. Cela nous a donc donné d’avantage envie de nous inscrire dans les différents projets et évènements proposés par ALTA, comme la présentation des vœux, l’assemblée générale ou encore le festival « Les rendez-vous d’ArtScène » auquel nous avons participé la saison dernière avec la pièce « Les crapauds fous ».

Nous avons désormais l’impression de faire partie d’un vrai réseau.

La saison dernière, vous avez lancé le concept de lectures apéritives.

D’où vient cette idée originale ?

C’est un de nos membres, Jean Dufour, qui après avoir participé à un concept similaire, nous a partagé son idée de le tester aux Planches à Nu. À ce moment-là le CA avait une envie de diversifier ses activités.

ous voulions devenir un peu plus actifs tout au long de l’année et pas seulement en mars avec nos représentations.

L’idée a plu et nous y avons apporté notre petite « touche personnelle » : le choix des thématiques, une petite mise en scène, de la convivialité et surtout, l’envie de partager.

Les lectures apéritives nous ont permis de toucher un public différent et certains comédiens ont ainsi pu garder un pied sur les planches quand ils n’étaient pas disponibles pour la représentation annuelle.

De plus, le projet s’est naturellement inscrit dans une dimension plus vaste de la diffusion de la lecture et de la culture sur le territoire hannutois.

Ainsi, nous avons eu l’occasion de participer à l’évènement « Stop je lis », lancé à l’initiative d’un commerçant du centre-ville et de la Ville de Hannut, événement que nous avons mené dans une maison de repos de la région.

Public conquis ?

Test concluant, oui ! Et la troupe est ravie, d’où notre envie de rempiler cette saison !

Peut-on déjà un peu lever le voile sur cette 2e saison qui s’annonce ?

Bien sûr ! Cette année nous vous proposons donc une pièce de théâtre qui va secouer et trois rendez-vous « lectures » !

Parce que Jules Verne n’a jamais été aussi actuel, nous avons choisi de jouer du 14 au 29 mars 2025, une adaptation par Azzopardi et Danino, de son célèbre roman « Le tour du monde en 80 jours » : une mise en scène endiablée, portée par 9 comédiens pour 40 rôles, et proposée par Janick Daniels.

Enfin, côté lectures :
Le 20 octobre prochain, pour notre 1er rendez-vous, nous vous proposons « Bons baisers de… » à la bibliothèque de Hannut, dans le cadre de la Fureur de lire avec pour thème « Correspondances et voyages. ».
Le 19 janvier 2025, nous vous donnons rendez-vous dans la salle de l’académie, avec un thème autour de la danse, « Les petits rats du placard à ballet ».
Le 18 mai 2025, nous investirons l’espace du commerce Autre chose avec « Pierre, ciseaux, feuille » où les jouets seront à l’honneur.

(Affiche - Lectures Apéritives)
(Visuel non officiel - Image d'illustration)

Et après ? Reste-t-il dans vos tiroirs l’un ou l’autre rêve fou à réaliser ?

Beaucoup ! Mais commençons déjà par nous pencher sur comment fêter dignement nos 30 ans et faire vivre encore longtemps la folie des Planches à Nu !
On a déjà vécu le meilleur et pourtant il est encore à venir.

Interview réalisée par Virginie Metzer

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